Ersilie est l’une des «Villes invisibles» d’Italo Calvino… dans cette ville, pour établir les rapports qu’ils entretiennent entre eux et matérialiser les liens qui les unissent, les habitants tendent des fils de maison à maisons - ici nous dirons de «porte à portes» - les liens se multiplient, les relations s’intensifient, le fil crée un réseau dont la complexité envahit la ville au point d’en faire disparaître la forme… Le texte de l’auteur - lire la copie manuscrite ci-dessous - nous permet de nous interroger sur la vraie nature de nos villes: matérialité d’un assemblage de briques et de pierres ou bien intensité et compléxité des relations humaines et sociales?
Pour «Itinéraires-08», la proposition sera une tentative de transposition plastique de ce texte: «De porte à portes», l’entre deux est potentiellement chargé, il est générateur de lien et de relations ouvertes… puissent les habitants du «pays de Barr et du Bernstein», puissent les visiteurs de ce «pays» aller «de porte à portes», puisse un lien se créer.
Un fil - que nous qualifierons d’«ersilien» - d’une longueur apparemment «infinie» sera fixé en un point de la ville - à une «porte première»? - la potentialité qu’il aura à parcourir la ville, depuis cette «porte première» vers les autres portes, suggèrera ce lien dont nous parle Italo Calvino. Ce fil se présentera sous forme d’une pelote géante de ficelle de sisal (voir dessin ci-dessous), elle sera installée dans ce «pays», prête à être métaphoriquement dévidée… et à générer un lien potentiel… |