"SAINT-LOIS, ALLONS VOIR SI LA ROSE …"
Magnificat
Maîtres des lieux 2002
Forum des Arts Contemporains - Saint-Lô. La partie centrale de la façade de l'église Notre Dame de Saint-Lô a disparu.
Un grand mur de schiste vert clôt la nef et les stigmates des éléments architectoniques pré-existants apparaissent de part et d'autre de la béance centrale.
Ces stigmates - sans nous faire oublier les terribles bombardements de la bataille de Normandie et encore moins leurs causes et conséquences - seront-ils suffisants pour nous permettre de tenter une reconstitution mentale de ce qu'a pu être cette façade?
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ont du être les composants essentiels de ce corps de bâtiment, ils ont du participer à la construction de ce lieu très particulier qui a du mettre en relation un espace protégé et unitaire, celui de la nef avec L'arcature, les croisées d'ogives et le portail, tout autant que la rosace, un autre, ouvert et pluriel, celui de la ville. Cet "entre-deux" a du faire vivre une lumière mesurée et unique dont la magie tenait de la rigueur du tracé et de la justesse du positionnement d'une rosace aujourd'hui disparue.
C'est précisément sur la disparition de cette "rose" que se fonde ma proposition.
En restant volontairement à l'écart de toutes reconstitutions historiques, mon travail consitera en la réalisation d'un "parterre" de verre pilé, organisé et structuré à l'intérieur d'un motif de "cloisonné" reprenant la géométrie d'une rosace gothique.
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De cette "rose" de verre "tombée au sol", le public ne percevra qu'une moitié, l'autre partie, telle une couche participant d'un phénomène de stratification géologique, disparaîtra sous les emmarchements du parvis reconstruit après-guerre.
La multitude de ces minuscules éclats du verre fabriqueront une "matière-lumière"... Cette nouvelle matière sera-t-elle capable d'évoquer la lumière disparue et de permettre aux Saint-lois (et aux autres visiteurs) de magnifier la "rose" qui en a été la source?
"Saint-lois, allons voir si la rose …"
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